Physique de l’expression

Art Make-up 1, ou Art make-up 2, ou encore.

Ou bien : 

« Thank you thank you thank you thank you … »

« Think think think think think … »

« You may not want to be here. »

« OK OK OK OK OK OK… »

« It was a dark and stormy night. Three men were sitting around a campfire, One of the men said, ‘Tell us a story Jack.’ And Jack said, ‘It was a dark and stormy night. Three men were sitting around a campfire. One of the men said, ‘Tell us a story, Jack’…  »

« Work work work work work … »

« Live and Die, Die and Die, Shit and Die, Piss and Die…Fail and Live, Smile and Live, Think and Live, Pay and Live … »

« I’m having fun, you’re having fun, we are having fun. This is fun. I’m bored, you’re bored, we’re bored, life is boring. I’m boring, you’re boring, we’re boring, this is boring. »

« Get out of my mind, get out of this room. »

« His precision and acuity left small cuts on the tips of my fingers or across the backs of my hands without any need to sit or otherwise withdraw. »

« Feed me, eat me, anthropology … help me, hurt me, sociology … feed me, help me, eat me, hurt me. »

Bruce Nauman, Get out of my Mind.

Que photographier ?

Attester de la «véracité de l’image», démultiplier son pouvoir fétichiste, ne contrarier la frénésie du voir par aucune velléité formelle. Jouer sur les mêmes fantasmes voyeurites du spectateur par l’exhibition publique de l’intime, de ce qui habituellement ne circule que dans un cercle social restreint (album de famille par exemple). Voyeurisme et «objectification du sujet», qui ne peut se réaliser, dans ces simulacres de récit personnel où l’identité mise en abîme est autant celle de «moi» que d’anonymes, sans une identification.

Mon Nöel.

Divine consolation

Dialectique médiévale : plus une chose ressemble à une autre, plus rapidement elle s’élance vers l’autre.

De même, plus elle s’éloigne d’elle-même et de tout ce qui n’est pas ce vers quoi elle se hâte, plus elle devient dissemblable à elle-même et à tout ce qui n’est pas son objet, et dans cette même mesure elle devient durablement plus semblable à ce vers quoi elle se lance.

Dans un autre registre : Ceux qui cherchent avec leurs œuvres, ceux qui agissent pour un pourquoi, ce sont des serfs et des mercenaires.

Franchement, autant poursuivre sur les chemins tortueux de la dialectique hystérique : .

Dialogue et récit

Le premier plan montre un homme enlaçant une femme qui lui avoue sa tristesse. Puis un autre plan : une femme, plus âgée que la précédente, lit une lettre en compagnie d’un autre homme. Les mots suscitent le trouble en elle.

La femme plus âgée, chez elle, au téléphone. Elle parle sur un ton autoritaire à son interlocuteur. Elle s’habille, sort et commande un taxi-moto. Sur le périphérique, elle critique la vélocité du taxi. Enfin arrivée à l’aéroport, elle emprunte un escalator et parcourt un long tapis roulant. Il y a une ellipse temporelle : elle se trouve maintenant face à quelqu’un en contrechamp. Ellipse temporelle : elle tend un verre à quelqu’un et lui ordonne de boire.

Changement de lieu, on aperçoit des personnages féminins qui manipulent un tuyau d’arrosage. En séquence parallèle, deux personnages observent des animaux en cage.

Plus tard, dans la soirée. Les mêmes personnages discutent, assis dans un grand canapé. Ils parlent d’esthétique. Une femme sombre dans les apories du romantisme kantien. Mais l’hôtesse est fatiguée et voudrait être seule. Un personnage masculin intervient. Sous l’emprise de l’alcool, il provoque l’assistance. Au fond de la pièce, assise dans un grand fauteuil, une autre femme paraît scandalisée par les propos de l’homme ivre. Une autre, encore, est endormie et rêve.

Comme excité par les émois de l’assistance, l’homme ivre poursuit ses provocations. Mais l’hôtesse résiste et nie, elle-même emportée par la mécanique de la dialectique.

Incapable de réfréner son ivresse, l’homme poursuit son délire. L’hôtesse s’asseoit et, pour atténuer la tension, se plaint de douleurs lombaires.

Ellipse temporelle : l’hôtesse change de tailleur et élabore un plan d’attaque pour faire taire son invité indélicat. Elle décide de révéler l’aventure qu’elle a vécue la veille, avec sa meilleure amie.

Celle-ci, employée des services secrets, a repéré une femme terroriste grâce au témoignage d’une témoin de Jehovah. Elle décide de jouer l’épouse bafouée du moto-taxi, la femme terroriste ayant été identifiée comme nymphomane.

(…)